Van Broekhoven’s AO est une entreprise qui opère principalement dans l’aménagement de routes et la réalisation d’égouts.
La législation environnementale devenant de plus en plus stricte, nous faisons face depuis la fin des années nonante au problème de l’évacuation des terres de déblai dégagées lors des travaux d’aménagement de collecteurs et d’égouts.
Un exemple pratique: l’expérience de Van Broekhoven’s AO, Heusden-Zolder
Pendant les discussions menées avec Aquafin sa et le Centre de Recherches Routières (CRR) lors de cette période, l’idée a jailli de traiter la terre de déblai avec un liant et de la réutiliser
pour le remblayage des tranchées.
Van Broekhoven’s AO a proposé de réaliser un certain nombre de projets pilotes pour valider en pratique les techniques de traitement de la terre dans les travaux d’aménagement d’égouts et de
collecteurs. Deux chantiers Aquafin étaient en cours dans une région caractérisée par un sol très limoneux: Denderhoutem & Affligem à cette époque.
Nous avons donc envisagé de remplacer de l’enrobage de sable de la conduite et du sable de remblayage de la tranchée par de la terre enrichie en chaux.
Après étude préalable en laboratoire pour déterminer le dosage en chaux, les terres ont été mélangées à de la chaux dans une installation.
La qualité du remblayage a été contrôlée par deux tests: vérification du compactage au moyen d’une sonde de battage type CRR, et essai à la plaque (contrôle de la portance et du compactage de la
couche supérieure). L’enrobage a été testé uniquement avec une sonde de battage.
Les tests ont permis de tirer les conclusions suivantes:
- En première instance, il est nécessaire de disposer de certaines données relatives aux propriétés mécaniques du sol, comme la plasticité, la granulométrie et la teneur en eau du sol pour
évaluer les possibilités d’amélioration.
- Une étude préalable est nécessaire pour déterminer le choix du liant et le dosage à appliquer, la portance et le compactage étant les principaux facteurs d’appréciation.
La chaux vive est généralement préférable à la chaux éteinte parce qu’elle assèche davantage le sol. En effet, l’humidité importante des sols argileux constitue généralement un problème.
- L’obtention d’un mélange sol/chaux homogène est essentielle pour la qualité finale du remblayage et de l’enrobage.
- Dans les sols limoneux et argileux, on utilise la chaux pour réhabiliter la terre.
Sur chantier, l’interaction classique entre la chaux et les minéraux argileux et limoneux se remarque immédiatement. Le sol devient grumeleux et s’assèche, surtout avec la chaux vive.
La terre peut être entreposée pendant une courte période (quelques semaines) sans que ses propriétés intrinsèques ne se modifient. La terre reste finement grumeleuse mais, même si son comportement s’améliore fondamentalement, elle reste sensible aux conditions climatiques difficiles. Un temps clément est donc favorable.
- Le comportement du remblayage/de l’enrobage est déterminé par son taux de compactage. Son potentiel de tassement est fonction de la qualité du compactage. Plus le sol est compacté, plus la
structure des grains est serrée, plus le risque de tassement secondaire est limité et moins la superstructure risque de s’endommager. Comme le compactage des sols limoneux améliorés est plus
difficile que le compactage du sable, il est important de limiter l’épaisseur des couches lors du remblayage (max. 30 cm).
- Lorsque les sols limoneux sont améliorés avec de la chaux, la réaction entre la chaux et les minéraux argileux induit une amélioration très nette du comportement du remblayage et de l’enrobage
dans le temps. Les caractéristiques du remblayage/de l’enrobage évoluent plus favorablement, ce qui se note également au niveau des résultats des tests à la sonde de battage, qui s’améliorent au
fil du temps.
Suite à ces projets pilotes, de nouvelles prescriptions techniques ont été formulées, mises en œuvre depuis par Aquafin sa.
Depuis ces premières expériences, Van Broekhoven’s AO considère la solution du recyclage du sol comme une technique de base. Nos expériences ultérieures dans ce domaine sont très positives
également. Le traitement des sols avec un liant, la chaux le plus souvent pour ce qui nous concerne, permet de réhabiliter les terres de remblai des tranchées et/ou d’enrobage des conduites. De
cette façon, l’évacuation des sols est limitée au strict minimum. L’achat récent d’une nouvelle installation d’amélioration du sol illustre d’ailleurs la vision d’avenir de Van Broekhoven’s AO
dans ce domaine.
D’autres expériences pratiques, réalisées après les projets pilotes, nous ont toutefois contraints à formuler une restriction pour les sols trop humides. Dans des circonstances d’humidité
extrême, les 3% de chaux dans les sols limoneux ou argileux, (le maximum autorisé par les prescriptions techniques), peut s’avérer insuffisant pour réhabiliter le sol et pour obtenir une portance
suffisante.
Il semble également indiqué de réaliser les contrôles, à l’onde de battage, du remblayage de la tranchée et/ou de l’enrobage de la conduite, au plus vite après l’achèvement du traitement, étant
donné que ces essais doivent s’effectuer à sec. L’éventuel drainage peut ainsi être effectué très rapidement, le degré de compactage obtenu peut être évalué immédiatement et on peut intervenir
éventuellement au cours des travaux.
La pratique de la réutilisation des sols pour remblayer les tranchées et enrober les conduites a été exposée par un groupe de travail VLARIO-CRR dans un guide pratique (présenté dans un autre
article de ce numéro).
Van Broekhoven’s Algemene Ondernemingen fait partie depuis 1989 de Screg Belgium, appartenant au groupe d’entrepreneurs COLAS, filiale du groupe européen BOUYGUES (tél. 013/53 02 00
vbao@screg.be)