Grâce aux ateliers de Seine-Port, et plus particulièrement, Nathalie Gehot, l’organisatrice, j’ai eu la chance de vivre une semaine intense et magique dans un pays qui ne l’est pas moins : le Maroc. En effet comment résister devant l’accueil, les couleurs et lumières de ce pays si chaleureux.
Le but de ce voyage était la découverte de la chaux locale, la tadelakt.
Afin de nous apprendre les techniques et rudiments propres à cette matière, un malhem maître artisan autochtone était constamment présent pour nous conseiller.
La chaux marocaine contient beaucoup d’impuretés ce qui en fait sa principale caractéristique. Elle s’applique en monocouches sur trois à cinq millimètres. Son travail doit être patient et méticuleux car il faut galeter la surface afin que celle-ci devienne lisse. Cette opération doit être répétée jusqu’à deux à trois fois. Le microphaçencage peut survenir ce qui lui donnera une note encore plus artistique.
Avant le séchage complet, nous nous sommes servis de savon noir mélangé à de l’huile d’olive dilué dans de l’eau. Nous avons enduit la surface jusqu’à pénétration à l’aide de galets. La technique
du tadelakt peut être finie avec une couche de cire. Ses principales utilisations sont le recouvrement de baignoires, de hammams, d’éviers. Il est même utilisé en poterie.
La tadelakt dégage beaucoup de puissance avec un effet de matière très important. J’en conseille l’usage plus particulièrement pour la décoration des douches.
Un autre temps fort de mon stage fut la visite des fours à chaux locaux. J’ai eu l’impression d’un retour deux cents ans en arrière tant les techniques utilisées relevaient de l’artisanat. Une
différence immense si on compare avec les usines des chaufourniers belges.
Témoignage de P. Vinandré, Peinture Décoration, 4451 Juprelle (tél. : 0495/222 353)