Réactivité de la chaux : Une histoire d’eau

Quiconque manipule de la chaux vive sait qu’elle se caractérise par une avidité importante vis-à-vis de l’eau. En effet, l’oxyde de calcium s’associe promptement à l’eau pour former l’hydroxyde de calcium. Cette réaction s’accompagne d’un important dégagement de chaleur.


Par Stéphane Bartiaux,
Fediex - Section Chaux


La méthode normalisée d’évaluation de la réactivité (EN 459-2) tire profit de ce dégagement d’énergie car la mesure consiste à suivre l’évolution de la température d’une suspension d’une part de chaux vive et de quatre parts d’eau initialement à 20°C mise à réagir dans une bouteille Thermos™. Le temps que met ce mélange à atteindre 60°C sera appelé T60. Cette dernière valeur est inversement proportionnelle à la cinétique d’hydratation. En effet, à une réactivité élevée correspond une valeur faible de T60 et inversement. Pour lever cette ambiguïté, certaines normes comme la DIN 1060-3, préconisent de diviser l’élévation de la température par le temps afin que la variable exprimant la réactivité évolue dans le même sens que la réactivité. Le choix d’une granulométrie de la chaux influence grandement la détermination du T60. Pour fixer un ordre de grandeur lors de la mesure de la réactivité, une chaux présentant un T60 de 30s développe une puissance supérieure à 3,2 kW, soit celle équivalente à 3 bouilloires électriques !

Le principal intérêt de la mesure réside dans le fait qu’elle fournit une information quantitative quant à l’état de frittage de la chaux, c’est à dire l’histoire de la pierre, puis de la chaux dans le four. Aux premiers instants de la réaction, certains additifs peuvent allonger la période d’initiation. Néanmoins, une fois la réaction enclenchée, c’est bien la réactivité intrinsèque de la chaux qui va gouverner la vitesse de l’hydratation. Les facteurs qui affectent la réactivité sont nombreux et d’intensité variable. Sans conteste, c’est la température à laquelle on calcine la chaux ainsi que la durée totale de ce traitement qui est déterminante. A savoir qu’aux températures de calcination les plus élevées, correspondent les réactivités les plus faibles.

Comme nous l’avons déjà mentionné, le broyage constitue également un élément très important et dont l’impact sera d’autant plus grand que la chaux présente une réactivité faible et que sa résistance mécanique est élevée.

Bien que d’intensité modérée, la structure microscopique de la pierre calcaire tout comme la répartition des impuretés majeures dans la pierre influencent assurément la réactivité de la chaux qui en découle.


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