Nouveau procédé pour aménager des terrains pour la culture sous serre 

La stabilisation au moyen de chaux vive est devenue un procédé « normal » dans le cadre de l’amélioration des sols pour la construction routière et industrielle. Personne ne s’en étonne plus.


Récemment, la firme Cloet a mis en oeuvre un nouveau procédé pour aménager des terrains pour la culture sous serre en Belgique et aux Pays-Bas.


Nous avons donc été poser quelques questions au chef de l’entreprise, M. Diederik Cloet.


Comment avez-vous eu l’idée d’appliquer ce procédé ?
Depuis quelques années, nous exécutons sporadiquement des projets similaires en Belgique, mais sur une plus petite échelle. Fin 2008, nous avons stabilisé une serre de 2 ha à Wavre-Notre-Dame. Une entreprise néerlandaise nous a vus à l’œuvre et a été impressionnée du résultat. C’est ainsi que nous sommes entrés en contact avec quelques maîtres d'œuvre néerlandais.


Qui sont les maîtres d'œuvre ?
La plupart du temps les cultivateurs mêmes. En Belgique, ce sont des entreprises familiales tandis qu’aux Pays-Bas, il s’agit de projets à grande échelle avec plusieurs investisseurs (des serres de 10 ha et plus ne sont pas rares).


Quel était le problème ?
Les serres sont construites sur des terrains agricoles, et on utilise pour le montage des chariots à plate-forme élévatrice chenillés. Par temps humide, ces machines malaxent la couche supérieure à tel point qu’ils la transforment en un bourbier.


Quelles mesures avez-vous prises ?
Nous avons répandu de la chaux vive sur les superficies instables et fait pénétrer celle-ci à la fraise jusqu’à la couche ferme sous-jacente. La réaction de la chaux avec la terre a eu pour effet d’assécher celle-ci et d’en améliorer la portance.


Si vos clients n’avaient pas réagi, quelles auraient été les conséquences ?
Les serres sont inaccessibles pour les entrepreneurs qui devaient encore y effectuer des travaux (pose de tuyaux de chauffage, de l’installation d’arrosage, le nivellement de finition, etc.) On aurait dû encore attendre des mois avant un assèchement spontané qui aurait permis de poursuivre les travaux, ce qui aurait impliqué un report de la première culture.


Quelles étaient les autres solutions (autres techniques) ? Selon quel agenda évolue un tel chantier ?
Nous ne sommes contactés que lorsque le problème se pose, mais nos travaux ne sont pas prévus dans l’agenda ni dans le budget du maître d’œuvre. Nous devons donc réagir rapidement. 


Pourquoi utiliser la chaux pour la stabilisation ?
La principale réaction est l’assèchement du sol – la portance a ici moins d’importance – de sorte que cette technique peut être appliquée à des sols de nature différente.


Une influence sur les plantations ?
Les plantes ne peuvent pas pousser sur un sol chaulé, mais la culture en serre s’effectue sur substrat. Les plantes se trouvent dans des pots qui reposent sur la terre chaulée. 
Pourquoi ne pas réaliser les travaux de stabilisation avant la construction des serres ?
Une couche de terre chaulée est peu perméable à l’eau. Par temps pluvieux, il se formerait une couche de boue qui occasionnerait de nouveau des problèmes.


Quelles sont les difficultés ?
Les serres doivent être suffisamment hautes (min. 4,5 m) et la distance entre les poteaux doit être d’au moins 4 mètres pour pouvoir manœuvrer avec les machines. Il faut également que les conducteurs disposent d’une grande expérience, car la qualité du sol est irrégulière, et à tout moment il faut procéder à une évaluation pour déterminer le dosage correct. La construction métallique et la verrière sont très fragiles et requièrent la plus grande attention. 


Les clients sont-ils satisfaits ?
Oui. Nos travaux ne sont pas prévus dans leur budget, mais, lorsqu’ils sont terminés, les clients sont impressionnés par le résultat. 


À quoi peut-on s’attendre dans l’avenir ?
La technique est encore beaucoup trop peu connue et trop peu appliquée dans d’autres secteurs que la construction routière et industrielle (par exemple, la construction de bâtiments résidentiels, d’immeubles à appartements, etc.). Il y a un excédent de terre sur le marché de la construction, et l’apport de gravillon et de sable est très cher. Dans ce contexte, la technique de stabilisation des sols a un bel avenir devant elle.


Technique
 Point de vue économique
 Conséquences
 Attendre jusqu’à l’assèchement naturel
 Pas de frais
Prend énormément de temps ; impossible de faire des prévisions ; report de la culture
Excaver et remblayer la couche boueuse ; la remplacer par du sable
Frais d’évacuation et de mise en décharge importants – achat de sable
Dure trois fois plus de temps que la stabilisation
 Stabilisation à la chaux
 Coût acceptable
 Pas de perte de temps – planning parfaitement maîtrisable.  

Interview de Diederik Cloet par Joëlle Petit
www.cloet.be

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