Une nouvelle norme pour la chaux de construction : NBN EN 459

Pour le secteur de la construction et des travaux publics, la principale référence a été la directive " Produits de construction " signée en 1989. Il revenait au CEN, Comité Européen de Normalisation, d’élaborer les normes à appliquer au sein de l’U.E.


L’idée d’un grand marché économique européen date de la création de l’Union Européenne avec le Traité de Rome. Pratiquement, pour pouvoir s'échanger des produits librement à travers l’Europe, une terminologie harmonisée était certainement bien nécessaire. C'est ainsi que dans les années 80 a débuté en Europe une énorme démarche d'élaboration de normes communes dites harmonisées pour tous les produits échangés mis sur le marché de la communauté.


Le mandat relatif à la chaux de construction a été transmis au CEN en juin 1997. Le travail de rédaction a été réalisé par son comité " TC51 " et s’est finalisé avec l’apparition de la norme fin 2001 : la EN 459 – Chaux de construction.

Que contient cette norme ?
- Une première partie donne tous les éléments aux producteurs et utilisateurs via des définitions uniformes facilitant les échanges d’informations.
- Dans son annexe Z, la norme affiche une liste d’exigences essentielles déclarées par la C.E. pour le libre échange des produits de construction visés par cette norme " building lime ", et disposant d’une identification individuelle.
Attention : Selon la norme NBN EN 459, seuls les produits contenant de la chaux peuvent éventuellement porter le nom de " chaux ".
- La norme reprend trois types de spécifications :
- la définition des caractéristiques permettant de décrire les différentes classes de chaux.
- les méthodes d’essais spécifiques à la chaux pour l’évaluation des performances
- La définition des différentes classes de performance et leurs valeurs spécifiques

Comment lire ces nouvelles classes de performances ?
Ces produits sont classés selon la logique suivante :
La lettre L pour signaler qu’il s’agit de chaux (Lime)


1. Pour les chaux aériennes :
- La lettre C pour signaler qu’il s’agit de produit Calcique (composante principale = oxyde ou hydroxyde de calcium).
- La lettre D pour signaler qu’il s’agit de produit Dolomitique (composante principale = oxyde ou hydroxyde de calcium et de magnésium, sans matériaux pouzzolaniques ou hydrauliques ajoutés).
- Les chiffres suivant cette lettre identifient la composition chimique : 90, 85, 80 & 70 : la teneur en calcium et magnésium totale (CaO+MgO). Plus le chiffre est élevé, plus le produit est pur.
- En dernier lieu, il convient de marquer la classification : Q pour la chaux vive (quicklime) ou S pour la chaux hydratée (slaked lime).


2. Pour les chaux hydrauliques :
- La lettre H pour signaler qu’il s’agit de produit Hydraulique (chaux produite au départ d’un mélange de constituants appropriés).
- Les lettres NH pour signaler qu’il s’agit de produit Hydraulique Naturel (chaux produite à partir d’un calcaire contenant déjà argile ou silice)
- La lettre Z pour la chaux NHL indique l’ajout de matériaux hydrauliques ou pouzzolaniques.
- Finalement, une performance mécanique est déclarée (2 – 3,5 – 5) annonçant une classe de résistance à la compression.

Implication sur les chaux aériennes belges
Les chaux aériennes utilisées en Belgique se placent en général dans les classes 90.


Distinction :
1) La chaux hydratée pour mortier et enduits sera classée " NBN EN 459, CL90-S ".
S'il le souhaite, le producteur ajoutera éventuellement à cette classe son nom commercial et/ou des caractéristiques qui sont spécifiques à son produit (granulométrie, réactivité,…).
2) Pour la chaux vive, la dénomination NBN EN 459 – CL 90-Q est à utiliser
(La seule différence avec la chaux hydratée sera donc la lettre Q , quicklime).
Il faut noter que la norme EN 459 a surtout été inspirée par les spécifications de chaux hydratées. Quant aux chaux vives, la norme mentionne que des exigences supplémentaires sont à mentionner en fonction de l’utilisation qui en sera faite : réactivité (souvent via le test dénommé T60), teneur en CaO libre (disponible), et granulométrie, par exemple pour l’application " traitement des sols ".

Marquage CE
Le marquage CE ne modifie pas son mode de prescription. Les produits marqués CE ont été testés selon la norme déclarée portant sur les caractéristiques essentielles. L'utilisateur n'aura donc plus à tester à nouveau le produit pour en vérifier les qualités de base, sauf exigences spécifiques .

Comment décrire une chaux dès la mise en vigueur de la norme ?
Pour une chaux vive :
- NBN EN 459-1 CL90-Q (+ éventuelles prescriptions complémentaires)
Pour une chaux hydratée :
- NBN EN 459-1 CL90-S (+ éventuelles prescriptions complémentaires).


Pratiquement
Toutes les chaux de construction, aériennes ou hydrauliques, destinées à la fabrication d’enduits et de mortiers à maçonner, ou entrant dans la composition d’autres produits de construction, sont concernées par la norme NBN EN 459 .


Comme prévu dans la directive, les instituts nationaux de normalisation (IBN pour la Belgique) ont traduit la norme eur. en norme nationale : en Belgique, la NBN EN 459 – chaux de construction (disponible auprès de l’IBN à Bruxelles , tf + e-mail …).


La même norme sera donc reprise dans les autres pays sous leur appellation nationale (NEN EN 459 en Hollande et NF EN 459 en France).


La conformité des produits à la norme EN 459 est attestée par une certification qui se matérialise par le marquage CE. Pratiquement, cela signifie que toutes les chaux de construction mises sur le marché devront porter pour le 01/08/2003 au plus tard un marquage CE sur leur emballage (le sac) ou sur les documents accompagnant sa distribution (le bon de livraison).

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